2/10/2013

Faustine Badrichani: artist (version française)

Faustine Badrichani est une artiste française, qui a eu la chance de vivre à Paris, puis à Londres, elle s'est finalement installée à New York, il y a trois ans. À son arrivée, elle a pris la décision de ce consacrer entièrement à ses passions, l'art, la peinture, le dessin... Elle a développé sa signature à l'école St Martin de Londres puis à Parsons New School de New York, aujourd'hui elle poursuit son développement artistique en allant occasionnellement à l'Art Student League. Son style rappel les œuvres Neo-expressionnistes de Basquiat et l'ambiance de rue de Williamsburg (quartier de Brooklyn) et de l'East Village (sur l'ile de Manhattan). Cette artiste aime explorer de nouvelles techniques et différents horizons, pour améliorer son champ d'action et montrer une richesse diversifiée dans ses œuvres.
Dans la suite de cet article, elle nous décrit ses objectifs artistiques et sa manière d'être. Je la remercie de son intérêt pour cette interview.

. Pourriez vous vous décrire ?
Je suis une artiste française cosmopolite : depuis ma naissance (j’ai 28 ans) j’ai habité dans 15 villes différentes, et je suis basée à New York depuis 3 ans. Avant ça, j’étais à Londres… Pour moi, l’art est comme une ancre qui me permet de rester attachée à mon identité tout en évoluant dans des cercles géographiques et culturels différents. Concrétiser tous ces changements par la peinture me permets de gérer et d'absorber l'afflux de nouveautés et de rester ouverte sur les évènements.
J’ai décidé seulement récemment d’être artiste à plein temps, sur un coup de chance : je faisais encadrer en bas de chez moi des dessins que j’avais fait ; mon encadreur m’a rappelée 6 mois après car il ouvrait une galerie d’art, Rook Fine Art & Framing, dans Noho  spécialisée en “emerging artist et voulait m’exposer… J’ai fait ma première exposition, eu mes premières ventes et mes premiers soutiens, et j’ai décidé depuis de me consacrer uniquement à l’art. J’ai l’impression que ce genre d’histoire n’aurait pas pu m’arriver ailleurs qu’à New York…

. A quoi ressemble votre journée en tant qu’artiste ?
Toutes mes journées sont différentes et je fonctionne par phases. J’ai besoin d’une période peu productive pour engranger des images, des impressions, puis les digérer, pour pouvoir les retransmettre dans mes peintures et m’en inspirer. Dans ces phases là, je ne crée rien, je vais seulement à Spring Studio dessiner des nus car ça me détend, et me permet de ne pas perdre la main, je lis, je me promène, je vois des amis. Quand je suis en phase productive, je n’ai qu’une activité, la peinture, au point d’oublier parfois les autres aspects de ma vie. Je trouve cela assez dur d’être “multi task” et de penser à autre chose qu’à ce que je peins…
J’ai aussi un blog sur tumblr qui est comme un “inspiration board” pour moi, qui me prend beaucoup de temps, mais qui m’inspire aussi énormément : j’y recense tous les artistes que j’aime, aussi bien des graphistes, sculpteurs, illustrateurs, etc…
Et comme je n’ai pas une formation en art, je suis des workshops pour apprendre ou m’améliorer dans différentes techniques. J’ai suivi des cours a Parsons, et dans un Printshop l’année dernière, et je vais à l’Art Student League cette année ; ça me permet d’élargir mon champs de compétences et donc mon champs des possibles…
Je suis aussi présente sur des sites de locations d’oeuvres d’art (notamment artsicle.com), et des galeries online (Saatchionline, Ugallery), ou encore sur etsy.com, donc ça me prend un peu de temps en administration.
. Qu’essayez vous de transmettre à travers vos images, quels sont vos objectifs ?
Je ne me suis jamais posé cette question. Je crois que je peins initialement surtout pour moi, sans me préoccuper trop de mon audience. D’ailleurs, ça me perturbe toujours un peu de changer de méthode et de faire quelque chose “pour plaire”, c‘est souvent raté. Mes peintures sont surtout un moyen pour moi de montrer le monde et les évènements tels que je les vois et les ressens. Par exemple, Place Tahrir est mon interprétation des évènements de Mars 2011 en Egypte. Même si tous les symboles que j’utilise ne sont pas évidents pour le spectateur, ils le sont pour moi. Mes premières vraies toiles sont des “paysages urbains”, N.5th St et Rue Rouge, peintes juste après mon arrivée à New York. De mon point de vue, elles sont assez descriptives, mais ce n’est pas ce qu’on se dit en les voyant…

. Lorsque vous réalisez un projet, espérez-vous que le public prendra le temps nécessaire pour comprendre les enjeux de votre intervention ou préférez vous simplifier votre approche pour toucher le public le plus large possible ?

11/25/2012

Kevin Fafournoux: motion designer, graphiste (version française)

Aujourd'hui je vous présente un graphiste motion designer, diplômé des Beaux-Arts de Bruxelles, Kevin Fafournoux. Il avait beaucoup d'années d'expérience dans le milieu du graphisme, avant de se spécialiser dans sa nouvelle passion, le motion design. Il a récemment réalisé une vidéo intitulée "Chaque jour en France", qui a été publiée sur le blog de Geoffrey Dorne graphism.frIl fait partie de ceux qui aiment diffuser une information didactique, de manière dynamique et amusante. Son style montre que l'on peut faire quelque chose d'élaboré avec simplicité, tout en ayant quelques détails presque imperceptibles qui nous font sourire. Je le remercie d'avoir accepté de partager son univers avec nous.
. Qu'est ce qui vous a amené vers le "motion design" ?
C'est après un parcours de graphiste print (Baccalauréat Professionnel et BTS Communication Visuelle) que j'ai décidé de m'y lancer. J'ai toujours été intéressé par le motion, aussi bien pour voir des formes bouger ou animer des personnages. Comme c'est très technique, j'avais besoin d'une formation. Je pense toutefois que le motion design n'est pas dissociable du graphisme classique, il est donc important de savoir composer une image (composition, couleurs, typographie etc...) avant de se lancer dans son animation.

. Comment décrivez-vous votre style ?
J'ai toujours eu du mal à répondre à ce genre de questions puisqu'il est difficile de se définir soi même. Toujours est-il que mes proches associent à ma personnalité un style plutôt naïf, ludique, vivant et légèrement sensible. J'aime bien réaliser des illustrations au crayon plutôt tremblant mais je préfère par dessus tout l'illustration vectorielle avec un design plus travaillé, plus carré.
 

. Quels artistes vous inspirent le plus ?
Je suis incapable de répondre à cette question tant la liste est longue et exhaustive. Je passe une heure de mon temps chaque matin à éplucher les blogs qui relaient le meilleur de la création, comme : motiongrapher, AA13, MotionGraphics... Je trouve donc chaque jour des pépites que je m'empresse de rajouter dans mes favoris : ) Je vais aussi régulièrement sur les sites des agences et studios qui, à mon sens alimentent le motion design avec un très bon niveau : MK12BUCKMILL.


. Qu'est ce qui vous a poussé à faire la vidéo "Tout s'achète" faisant référence au film et livre 99francs 
Il s'agit là de mon premier "motion design". Il fallait que je choisisse un bout de dialogue de 30 secondes. C'est assez naturellement que j'ai choisi celui de 99francs, un film que j'apprécie beaucoup. J'ai passé plusieurs mois dans la direction artistique des agences publicitaires DDB LYON et PARIS, c'était donc une sorte de clin d'oeil à ce que j'ai pu vivre et voir.
Pour l'anecdote, j'avais réalisé en BTS un bout de ce même dialogue, alors que je n'y connaissais rien du tout en motion, le tout sur flash ! Avec du recul, le rendu n'était pas top, j'ai donc décidé de le refaire pour l'améliorer. Il s'agissait là de mon tout premier "vrai motion design."

9/28/2012

Elana Schlenker: designer (english version)

Elana Schlenker is a Designer/Art Director. She being as an art director at Conde Nast and now she work at Princeton Architectural Press 
My description of her, is : type, attention to detail, simple shape, hand-crafted elements, good balance, beautifully designed, magazine, magazine and magazine. Because, she create her own culture magazine The Original in 2006, and now this magazines change for her current passion, Gratuitous Type, which in her own words she described as “a pamphlet of typographic smut.” Elana have clear eye for design, without borderline.
She accept to describe herself in this post. Thank you for her participation in this blog.


. Can you tell us who you are? 
I am a graphic designer based in Brooklyn. I currently work in the in-house design department at Princeton Architectural Press. I also publish Gratuitous Type (gratuitoustype.com), a magazine about design and typography, and maintain a small freelance practice.
. Can you explain your work at  Princeton Architectural Press
I'm a designer at Princeton Architectural Press a publisher based in the East Village in New York. We specialize in architecture and design books, but the titles we publish are incredibly eclectic — each project is completely different from the last. At PAPress I am responsible for designing books (usually about 3-4 each season) and also miscellaneous collateral for the company — marketing materials, promotional sites, even book trailers. It is a very small company (the design department is just me; another designer, Ben English; and our Design Director, Paul Wagner), so our roles really vary from day to day.

. What do you feel is the most challenging thing about typography? 
For me I suppose it is resisting the urge to use typography that is super-trendy. Sometimes the trendy stuff is so pretty! I try to mix the old with the new, the timely and the timeless. There's a balance to strike, and the challenge is in finding it. 
. How would you describe your style? 
Generally, I try to make relatively simple, content-focused work, with an emphasis on strong typography, form, and color. I try to inject humor where I can, but of course, that's not always appropriate. What's unseen in my work, but a big part of what I do, is the organization of information. With my editorial background, I've very focused on the structure and hierarchy of information, narrative, etc, and I bring this to each project — from books to logos and websites.

9/01/2012

Jason Dean: poster, designer (english version)

In English:
Jason Dean is a graphic designer/illustrator from Florida. He created a website to sale is own posters, thebestpart.com. Everything is limited edition, local partners, handmade processes and natural inks are used whenever possible. His last innovation including two different layers of phosphorescent inks, so when the lights go out you can see a other aspect of New York, San Francisco... He has a modern aesthetic, and old fashion style. Jason like to share is favorite link on his Facebook page, go take a lock. He succeed and can live from his business, it's a very talented and a lucky guy. Thank you Jason for your interest in participation in this blog.

En Français:
Jason Dean est un graphiste/illustrateur originaire de Floride (USA). Il propose des posters en édition limitée sur sont site thebestpart.comDes points importants, tout est fait localement, avec des encres naturelles et à la main. Grâce à l'utilisation d'une encre phosphorescente, il a élaboré une série d'affiches sérigraphies, offrent une vision de jour et de nuit de villes comme New York, San Francisco... Ces créations font preuve de diversités et son style reste personnel, moderne tout en ayant une ambiance rétro. Il réussit à vivre de sa passion et de ces créations. Il nous décrit sont parcoure dans cette interview. Un grand merci pour sa participation.

Can you tell me about "the best part" website?
Originally "The Best Part" was simply an art/design blog, created more for myself than anyone else. I (borderline obsessively) like to catalog things that inspire me, and a simple website was my way of doing that. After years of working days at a design firm and coming home to work on the blog at night, I felt like I needed to do something of my own. So I quit my day job and began creating posters, which had always been something of a dream for me. Luckily my wife is very supportive and understood why I wanted to leave a perfectly good job that I was very lucky to have. I'm still obsessive about documenting things that inspire me, so while the blog in its original form no longer exists I still post links to things I like via Facebook and Twitter. They're so much more immediate than a traditional site and this allows me to spend my day working on posters rather than tweaking code. All of these different things still fall under the umbrella of "The Best Part" though.

What was the most challenging part in creating "day and night in" poster?
The most challenging part was the printing process itself. Don't get me wrong, I didn't print those personally. But it would be wrong not to recognize the fantastic and excruciatingly painstaking work that my printer David Chad did on the "Day and Night" series. Not only did he have to print and perfectly register 7 different ink colors on a constantly changing page (paper contracts with each layer as more ink is applied to its surface, sometimes drastically), he had to mix two different intensities of phosphorescent inks to make sure that the things I wanted to glow most prominently did exactly that. All from a garage in hot & humid Central Florida with no air conditioning, and no computers. The man is a craftsman and he involves me in every step of the process, I really can't say enough about how lucky I am to have him.
What work do you most enjoying doing?
I always say that my favorite project is the next one. The beginning ideation stages of designing a poster are both scary and exciting, you have nothing but a blank sheet of paper in front of you with which to communicate an idea that people will want to buy. The process is addictive, reaching that AHA! moment when you know you have something good is possibly the greatest feeling on earth. But once it's done, I'm usually over it and want nothing to do with it again. I'm too busy obsessing over the next idea!

8/13/2012

Rozenn Bothuon: illustratrice (version française)

Rozenn Bothuon est une illustratrice indépendante, qui ne se contente pas du dessin,  elle est membre du collectif  Les Femmes Poulpes avec Amélie Fléchais et créée des collections d'objets quelles mettent en vente ici.
Les illustrations Rozenn sont rafraîchissantes, vivantes et sophistiquées. Ces personnages rappellent des contes de fée, pourtant elle a un style similaire aux mangas qui se reflète dans ses compositions (personnage aux grosses têtes, gros grand yeux…) Pour autant, son style est bien unique, et contient d'après moi, une certaine nostalgie et de la naïveté. 
Elle s’adresse régulièrement aux jeunes grâce à une collaboration avec La Marelle éditions
J'espère que son univers vous séduira. Et je remercie Rozenn pour partager sa passion avec nous.
. Comment vous êtes fait vous connaître ?
Je ne sais pas exactement ce qui a permis ou non de toucher plus de gens… Je pense que ça se fait petit à petit. J'ai eu l'occasion de participer à plusieurs salons et évènements, c'est toujours une bonne occasion pour rencontrer des gens et avoir un retour direct. Les premières publications… et puis la création du blog, il y a 4 ans à certainement bien aider. Aujourd'hui, c'est assez facile de partager son travail via internet. Après, je pense que c'est la qualité et le sens de notre travail qui font la différence et qui peuvent provoquer de l'intérêt. Je ne suis pas très doué pour la com, comme on dit, j'essai un petit peu via mon blog et facebook, sans en faire de trop. Je n'aime pas l'idée de forcer la main juste pour se faire connaitre, ça n'a pas de sens… Finalement, je préfère me concentrer sur la création, c'est bien plus amusant.

. Dans quel but créez-vous ces illustrations ?

Hmm… pour gagner mon pain ? Hé oui, c'est un métier ! Bon après je vais faire une réponse assez classique, je dessine et bidouille depuis toujours et c'est très naturellement que j'en suis arrivé à en faire mon métier. Je ne pouvais pas imaginer faire autre chose. C'est comme ça. Je suis toujours très curieuse et avide d'expérimenter de nouvelles choses et même de tester de nouveaux support et médium, au delà de l'illustration. (Dernièrement, je me suis lancé dans la création d'une poupée de chiffon °^°/ )  Je regarde beaucoup autour de moi, tout m'inspire, j'agrandis mon champ de références, les idées viennent, je les travaille, et je les traduit plastiquement. Ca donne toujours des créations qui sont très proche de ce que je suis dans le quotidien et qui me ressemble. A vrai dire, c'est un peu compulsif et à cause de ça j'ai un peu tendance à m'éparpiller, mais c'est toujours enrichissant. Ce qui est certain c'est que j'essaie de ne jamais me reposer sur mes acquis, j'aime aller plus loin. Ce n'est pas toujours évident de proposer quelque chose de nouveau, mais c'est ce qui est passionnant. Je suis venu un peu plus tard à travailler pour les enfants et là c'est une démarche qui est forcément différente. Il ne faut pas être égoïste et penser avant tout à eux: Qu'est-ce qui les amusera ? Qu'est ce que ça peut leur apporter ? En ce moment je suis assez heureuse de pouvoir concilier mes envies et ce que je peux faire pour les gamins.

. Quels « conseils » donneriez-vous à des illustrateurs qui démarrent ou qui voudraient suivre cette voie ?
J'ai l'impression de "démarrer" aussi, donc je ne sais pas si je suis bien placée pour donner des conseils. Mais ce qui me parait important c'est d'être curieux et de suivre ses envie plus que de vouloir plaire. Se remettre en question, expérimenter, être sincère dans sa démarche. Et aussi… ne pas se laisser marcher sur les pieds. Rêveur, peut être, mais c'est un métier. Nous avons le droit d'en vivre dignement et d être respecté. Nous sommes trop souvent utilisé comme variable d'ajustement… C'est primordiale que les jeunes dessinateurs et dessinatrices en aient conscience.

. Depuis quand le collectif Des Femmes Poulpes existe, puis comment l'avez-vous fondé ?