1/31/2012

Emanuel Cohen: graphiste, designer (version française)


La première production que j'ai vue de ce graphiste était cette vidéo reprenant un monologue du film "À Bout De Souffle". Puis récemment, un packaging a attiré mon attention sur etape.com. Voici ce que je savais avant son interview :
Il est canadien (MONTRÉAL), donc il parle le Français et l’Anglais : ° Il est jeune diplômé d'une des écoles les plus réputées de son pays, UQAM | Université du Québec à Montréal. Il a été embauché pas l'agence Paprika, une firme de design graphique et de stratégie fondée en 1991 . Il est bon en web design (pour son site perso), pour une personne orientée dans le print. Il fait des packagings très sophistiqués pour être vendu dans des grandes surfaces, c'est bien dommage !
Et voici ce que l'on peut savoir sur lui grâce à cette interview. Merci de ses réponses.
. Qu’est ce qui vous a amené vers le design graphique ?
Je ne sais pas si on peut parler de prédisposition, mais ayant mes deux parents eux-mêmes impliqués dans des domaines connexes au design graphique, je ne peux pas dire qu'il y avait du brouillard sur mon chemin. J'ai toujours dessiné, griffonné et esquissé, même étant enfant. En repassant à travers certains de mes cahiers de cours de l'école secondaire (lycée), on retrouve toutes sortes de choses, des lettres, des portraits, des perspectives, tout sauf les notes de cours que j'étais supposé prendre à cette époque. En entrant au CEGEP (équivalent de la 1e et terminal en France), je me suis orienté vers un programme de communications assez vaste, c'est-à-dire que j'ai pu toucher à de divers médiums tels la photographie, la vidéo, la sculpture, le dessin, et finalement le design, qui à ce niveau-là était encore plutôt général. Étant la matière qui m'a le plus stimulé, je me suis donc dirigé vers le baccalauréat en design et arts informatiques de l'Université Concordia, et ensuite le baccalauréat en design graphique de l'Université du Québec à Montréal (UQAM), d'où j'ai gradué en 2011.

. Quelle importance accordez-vous à la typo dans un projet ?
Toute. La typo est comme le câblage qui vient faire le lien entre un message à communiqué et un auditoire. La typo apporte une "couleur", une "atmosphère" aux mots, c'est donc ce qui détermine si un message est attrayant, captivant et intéressant. Je pense que cela s'applique tant aux projets publicitaires qu'aux projets de nature éditoriale, dans lesquels la typo est d'une importance capitale : lisibilité, hiérarchie, rythme, et bien sûr elle vient mettre l'accent sur toute la rigueur graphique d'un projet.
. Lorsque vous intervenez sur un message, souhaitez vous lui apportez un certain style qui vous caractérise ou, au contraire, tentez-vous d'être aussi transparent que possible ?
Je ne pense pas que le style est quelque chose d'artificiel, dans le sens où "j'applique mon style", cela voudrait dire qu'on évolue pas et qu'on ne s'enrichit pas. Je n'entend pas par évoluer et enrichir d'être à l'affut des tendances et de les suivre, il y a une légère nuance. Mon approche est plutôt de questionner se qui me sors naturellement, ce que je maitrise, de m'autobousculer et de faire en sorte de ne jamais être trop ou totalement à l'aise avec ce que je fais. J'essaye d'éviter les mêmes recettes pour laisser plus de place à l'expérimentation, donc au progrès. 

. Quelles sont, d’après-vous, les principales différences entre un travail pour le milieu culturel/institutionnel et un travail plus commercial au Canada ?
Parlant d'expérimentation, je pense que c'est un peu le cas pour tout le monde, quand on parle de commercial, il y toujours moins de place pour l'expérimentation, plus de rigidité, etc., les clients commerciaux ne sont pas tous nécessairement comme ça, mais disons que c'est une tendance. Cependant, ce n'est pas une excuse pour se mettre des barrières, il y a toujours moyen de faire des projets corporatifs de haut niveau, c'est d'ailleurs une qualité de pouvoir atteindre de bons résultats avec des projets qui semblent peu stimulants à premier abord. Forcément, les projets de nature culturelle sont souvent plus intéressants dans le sens ou l'approche créative est beaucoup plus libre, mais malgré ça, rien n'est magique.

. Y a-t-il quelque chose de spécial pour vous dans le design graphique Canadien ?
 Je pense qu'il a beaucoup de talent au Québec, on y compte de nombreuses firmes reconnues mondialement dont Paprika et Sidlee, de nombreux individuels ayant travaillé sur de gros mandats internationaux. Même au niveau académique, l'Université du Québec à Montréal (UQAM) à une excellente réputation pour son programme de design graphique qui accueille chaque année des étudiants européens, j'en ai d'ailleurs côtoyé plusieurs durant mon parcours. Il y a également de très bonnes firmes à Toronto et Vancouver, mais c'est un terrain que je ne connais pas trop.
. Quelle production du monde du design graphique donneriez-vous comme exemple de travail réussi ?

. Sur quel projet travaillez vous en ce moment ?
Je travaille actuellement pour la firme de design graphique Paprika, à Montréal. C'est une excellente firme qui au fil du temps a reçu énormément de reconnaissance locale et internationale ; ayant gradué récemment je suis content d'y commencer ma carrière et surtout d'y bâtir mon expérience professionnelle. C'est à la fois une chance, mais aussi l'occasion de pouvoir toucher à des projets professionnels de toutes natures : identité, édition, publicité, web et animation.